Sur les traces des migrations italiennes
Sur les traces des migrations italiennes
Ce mardi 21 février, les élèves de deux classes de 1ère bac professionnel du lycée Marius Bouvier de Tournon étaient en sortie sur Valence, pour y découvrir la thématique des migrations italiennes.
Ce projet, organisé par la documentaliste, était soutenu financièrement par la région Rhône-Alpes. Les jeunes ont été accueillis par Laurence Vézirian au Centre du Patrimoine Arménien : elle leur a présenté les enjeux de ce centre devenu « Ethnopôle -Migrations, Frontières, Mémoires » : il vise à interroger la dynamique des mouvements migratoires passés et présents, qu'ils soient imposés ou choisis, temporaires ou définitifs, du village vers la métropole, au-delà des frontières nationales et mène une politique d’excellence en matière de recherche ethnologique, d'information et d'action culturelle.
Les deux classes sont ensuite allés au cinéma Les Navires où la projection de « Interdit aux chiens et aux italiens », film d’animation d’Alain Ughetto leur a permis d’entrer dans le vif du sujet.
En effet, le réalisateur y retrace la vie difficile de ses grands-parents Luigi et Cesira, venus du Piémont italien après la 1ère guerre mondiale, dans l’espoir de meilleures conditions de vie et pour fuir le fascisme. Employé aux chantiers de barrages et tunnels, Luigi sillonne la France avec Cesira et leurs sept enfants, pour enfin s’installer définitivement dans l’Ain, à proximité du dernier chantier de Luigi, le barrage de Génissiat sur le Rhône.
Un film émouvant, dédié à toutes les personnes vivant un exil.
L’après-midi , les élèves ont pu suivre la visite guidée de l’exposition du CPA « Luigi, le premier, est parti… » sur l’immigration italienne en lien avec le film d’Alain Ughetto.
Ils ont pu admirer la précision des décors utilisés pour le film tourné en « stop motion » (24 photos par seconde pour créer l’illusion du mouvement), ainsi que les marionnettes des personnages et leurs costumes rapiécés. Un film qui a pris quasi dix ans pour être réalisé et qui utilise des éléments de décor simples pour signifier la pauvreté de la famille : du charbon pour la roche, des brocolis pour les arbres, des châtaignes, des maisons en citrouille…
Des images d’archives de la grande Histoire venaient appuyer l’histoire familiale : les élèves ont pu se rendre compte de l’habitat précaire des ouvriers migrants italiens, vivant au départ dans de véritables bidonvilles, puis des baraques de chantier avant d’accéder à de meilleures conditions de vie. L’exposition retrace aussi l’influence de la culture italienne sur la France, à travers la musique, la nourriture… La journée s’est terminée par un parcours urbain dans Valence, à la recherche des traces des différentes populations passées au fil des siècles : les romains, la période médiévale et ses pèlerins (rue Saint James) , l’époque Renaissance avec la célèbre « maison des têtes », puis les traces des populations juives, arméniennes, italiennes, espagnoles, portugaises, asiatiques et maghrébines. La visite s’est achevée devant le CADA : Centre d’Accueil aux Demandeurs d’Asile, avec l’explication de leurs conditions de vie aléatoires.
Un programme intense pour des prises de conscience sur les migrations, qui ont toujours existé et pourraient s’accentuer au fil du 21ème siècle avec la crise climatique et les conflits…